Dermatose: extension de la vaccination en Occitanie, sur fond de colère agricole
Le gouvernement a étendu vendredi les zones de vaccination obligatoire en Occitanie face "à la dégradation soudaine de la situation sanitaire", dans un contexte de colère d'éleveurs contre la stratégie d'abattage de troupeaux jusqu'ici déployée.
Alors que les manifestants réclament une vaccination préventive élargie du cheptel, le ministre du Commerce Serge Papin a estimé vendredi que "la solution, c’est le vaccin"
"On ne résoudra que par la vaccination", a-t-il affirmé sur Europe 1. "Tout le monde est de bonne foi dans cette affaire. L’Etat doit prendre une décision et protéger l’essentiel", a-t-il dit.
Mardi, un cas de dermatose nodulaire contagieuse a été détecté en Ariège. Le lendemain, un autre l'a été dans les Hautes-Pyrénées. Ce sont les premiers recensés dans ces départements depuis la détection du premier foyer en Savoie fin juin.
"Face à la dégradation soudaine de la situation sanitaire, le ministère chargé de l'Agriculture a décidé d'étendre le dispositif de lutte en instaurant une zone vaccinale couvrant les départements de l'Aude, de la Haute-Garonne, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques (à l'exception des communes déjà situées en zone règlementée)", a annoncé le ministère de l'Agriculture dans un communiqué de presse vendredi.
Désormais, la vaccination de tous les bovins y est obligatoire et ils ne peuvent sortir de la zone vaccinale, sauf vers un abattoir, précise le ministère.
Dans un communiqué séparé, le préfet des Pyrénées-Atlantiques cite aussi le département des Landes parmi ceux qui font l'objet de l'extension de la zone vaccinale.
En Ariège, les agriculteurs sont toujours mobilisés contre la décision d'abattre un troupeau de vaches de la ferme où un cas de DNC a été détecté.
La stratégie mise en place depuis l'apparition de la DNC en juin implique l'abattage de toutes les bêtes des foyers affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et une "vaccination d'urgence" de tous les bovins dans la zone concernée.
Mais les opposants à cette stratégie, soutenus par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, dénoncent un protocole "injuste et inefficace" et réclament une vaccination élargie.
Le puissant syndicat FNSEA, qui a jusqu'ici soutenu le choix gouvernemental, redoutant qu'une vaccination prive la France de son statut "indemne" et donc de sa capacité à exporter, a semblé jeudi infléchir cette position.
Son président Arnaud Rousseau a annoncé jeudi soir dans une vidéo à ses adhérents avoir demandé à Mme Genevard une "extension de la zone vaccinale au-delà des zones règlementées".
Lors d'un comité spécial rassemblant tous les acteurs du dossier, le gouvernement a lancé mardi la "réflexion" sur la stratégie vaccinale à adopter en 2026.
Apparue en juin en France, la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est non transmissible à l'humain mais peut entraîner la mort des animaux.
Le ministère estime que la situation est "stabilisée" dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
S.Esposito--LDdC