Présidentielle au Chili: le candidat d'extrême droite promet un retour à "l'ordre et la sécurité"
Le candidat d'extrême droite à la présidence du Chili, José Antonio Kast, donné favori du scrutin de dimanche, a promis le retour à "l'ordre et la sécurité" après des années de "chaos", en clôturant sa campagne jeudi soir.
Sur une estrade, protégé comme il en a pris l'habitude de parois en verre blindé, M. Kast a prononcé son dernier discours de campagne devant quelque 5.000 partisans réunis sur une place de Temuco, capitale de la région de l'Araucanie, à environ 800 km au sud de la capitale Santiago.
Crédité d'une large avance par les sondages, l'ex-député affrontera dimanche Jeannette Jara, une communiste modérée représentant une vaste coalition de gauche, afin de succéder au gouvernement de gauche de Gabriel Boric.
L'avocat de 59 ans en est à sa troisième candidature présidentielle. Lors du premier tour le 16 novembre, il est arrivé derrière Mme Jara mais l'ensemble des candidats de droite ont récolté plus de 50% des suffrages.
En mars, date de l'investiture du prochain président chilien, "se produira un choc d'espoir", a promis le candidat.
- "Meilleure option" -
Devant des milliers de ses partisans qui agitaient des drapeaux chiliens, il a rappelé que c'est dans cette région qu'il avait lancé son aventure présidentielle en 2017.
L'Araucanie, l'un des bastions de son mouvement, le parti républicain, est selon lui une zone "frappée par la peur, la terreur et le vandalisme". Cette région hébèrtge la grande majorité des communautés mapuches, le plus grand groupe autochtone du Chili.
Si José Antonio Kast remporte le second tour, il deviendra en mars prochain le président le plus à droite au Chili depuis la fin de la dictature de Pinochet en 1990.
Le candidat d'extrême droite "est la meilleure option" pour le Chili en raison de l'insécurité et des difficultés économiques, estime auprès de l'AFP l'un de ses partisans venu au meeting, l'avocat Victor Badilla, 39 ans.
Marisol Mardones, conductrice Uber de 53 ans vivant à Temuco, votera pour Mme Jara, "la plus compétente pour gouverner" selon elle. Elle dit n'avoir "pas confiance" dans M. Kast. "C'est une personne très haineuse (..), il me fait très peur", dit-elle.
A la fin de son discours, M. Kast a délaissé les vitres blindées pour se prêter aux selfies avec ses sympathisants.
- Police renforcée -
Dans son programme, le candidat promet de lutter contre la criminalité en expulsant près de 340.000 migrants sans papiers vivant au Chili, principalement des Vénézuéliens ayant fui la crise dans leur pays.
Bien que le Chili soit l'un des pays les plus sûrs d'Amérique latine, la criminalité et l'immigration irrégulière sont devenues les principales préoccupations des Chiliens et ont dominé la campagne présidentielle.
Lors d'un meeting de campagne mercredi à Puente Alto, dans la banlieue sud de Santiago, Jeannette Jara a promis de renforcer la présence policière pour lutter contre le crime organisé. "Tout le monde au Chili mérite de vivre sereinement", a-t-elle affirmé.
Mme Jara, 51 ans, a gagné en popularité en tant que ministre du Travail du gouvernement Boric. "Avec Jara, le système de retraites a été modifié, la durée du travail a été réduite à 40 heures (par semaine), le salaire minimum a augmenté", a défendu Johanna Estolaza, une comptable de 52 ans qui assistait à l'événement.
La candidate de la gauche propose aussi d'augmenter le salaire minimum à près de 800 dollars, soit 250 dollars de plus que l'actuel.
L.Giordano--LDdC