La Domenica Del Corriere - Tentative de coup d'Etat au Bénin: des putschistes en cavale, tous les otages libérés

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Tentative de coup d'Etat au Bénin: des putschistes en cavale, tous les otages libérés

Tentative de coup d'Etat au Bénin: des putschistes en cavale, tous les otages libérés

Certains des auteurs de la tentative de coup d'Etat déjouée dimanche au Bénin sont encore en cavale et leur recherche se poursuit, mais tous les otages, notamment des officiers de haut rang, ont été libérés, à l'heure où la région se mobilise pour apporter une aide notamment militaire.

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La capitale économique du Bénin était calme lundi après-midi et la circulation a repris, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Après une journée d'incertitude dimanche, marquée par l'irruption de militaires à la télévision nationale annonçant avoir renversé le président Patrice Talon, ce dernier a affirmé dimanche soir que la situation était "totalement sous contrôle".

M. Talon passera la main en avril 2026, après deux mandats à la tête de ce petit pays côtier d’Afrique de l’Ouest frappé depuis quelques années par des violences jihadistes dans sa partie nord.

Cette tentative de putsch intervient dans une Afrique de l’Ouest particulièrement secouée par l'instabilité politique depuis le début de la décennie avec des coups d’État au Mali, au Burkina Faso et au Niger - deux voisins du Bénin -, ainsi qu'en Guinée et plus récemment, fin novembre, en Guinée-Bissau.

- "La clé des champs" -

Dimanche, les autorités béninoises ont demandé et obtenu l'appui rapide de leur voisin nigérian, qui a mené des frappes à Cotonou pour mettre les putschistes en déroute et a envoyé des troupes au sol.

La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a de son côté annoncé l'envoi de renforts militaires. Une réunion était prévue sur la situation lundi à Abidjan, en Côte d'Ivoire mais sa tenue était incertaine en début d’apres midi.

Contactée par l'AFP lundi, une source militaire a affirmé au sujet des auteurs de la tentative de putsch qu'elle n'est "pas en mesure de dire combien ils sont, ni combien sont en cavale actuellement" mais "présume que nombre d’entre eux ont pris la clé des champs".

"Le ratissage se poursuit", a-t-elle précisé.

"Il y a eu des arrestations" parmi les putschistes, a-t-elle dit. Dimanche, des sources militaires faisaient état d'une douzaine de mutins arrêtés.

Selon une source proche du dossier, leur leader, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, est en fuite.

Par ailleurs, "nous n’avons plus aucun officier en otage, ils sont tous libérés" a ajouté la source militaire, précisant qu'il n'y a plus aucun otage.

Parmi eux figuraient notamment le chef d'état-major de l'armée de terre Abou Issa et le chef d'état-major de la garde nationale Faïzou Gomina, pris en otage par les mutins retranchés près de la base de la Garde nationale. Ils ont été libérés dans la nuit de dimanche à lundi.

Lundi après-midi, le nombre de mutins arrêtés, en fuite ou retranchés était encore inconnu.

- "Privilégier le dialogue" -

"Nous avons fait front, repris les positions jusqu'à nettoyer les dernières poches de résistance des mutins", a affirmé Patrice Talon dans son allocution dimanche soir.

A Cotonou, les routes menant au domicile du président étaient fermées lundi après-midi, a constaté l'AFP. Ailleurs dans la capitale économique, quelques chars étaient visibles, notamment le long du boulevard de la Marina qui dessert le palais présidentiel, le port et des sites ministériels.

La Cedeao avait annoncé dimanche soir le "déploiement immédiat" de troupes du Nigeria, de la Sierra Leone, de la Côte d'Ivoire et du Ghana pour soutenir "le gouvernement et l'armée républicaine" du Bénin et "préserver l'ordre constitutionnel".

Cette organisation ouest-africaine, l'ONU, la France - ancienne puissance coloniale - et l'Union africaine ont condamné la tentative de coup d'Etat.

Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016, arrivera en 2026 au terme de son second mandat, le maximum autorisé par la Constitution.

S'il est salué pour le développement économique du Bénin, M. Talon est régulièrement accusé par ses détracteurs d'avoir opéré un virage autoritaire dans un pays autrefois salué pour le dynamisme de sa démocratie.

Le principal parti d'opposition, Les Démocrates, exclu du scrutin présidentiel, a dit "rejeter toute prise du pouvoir par les armes et condamne avec la dernière rigueur ces actes qui n'honorent pas notre pays", dans un communiqué consulté par l'AFP lundi.

"Cet événement ignoble et dramatique indique une fois encore la nécessité pour tous les acteurs politiques de notre pays de privilégier le dialogue", a écrit cette formation politique.

A.Maggiacomo--LDdC