Le gouvernement va revaloriser le Smic de 1,18% au 1er janvier, sans coup de pouce
Le gouvernement va revaloriser le Smic de 1,18% au 1er janvier, sans lui donner de coup de pouce au-delà de son augmentation mécanique, a-t-on appris vendredi de sources syndicales.
Le directeur général du Travail a annoncé aux partenaires sociaux cette augmentation lors de la réunion de la Commission nationale de la négociation collective sur le Smic, selon la CGT, FO et la CFTC.
Elle fera monter le salaire minimum à 1.823,03 euros brut par mois et 12,02 euros brut de l'heure.
"Le Premier ministre a décidé ce jour, de ne pas augmenter le Smic, et enlise les travailleurs et travailleuses dans la précarité", a déploré la CGT dans un communiqué.
"Nous regrettons qu'il n'y ait toujours pas de coup de pouce depuis de trop nombreuses années alors que le nombre de travailleurs pauvres augmente", a réagi pour sa part la CFTC.
Le 27 novembre, le groupe d'experts sur le Smic avait recommandé dans son rapport annuel de ne pas donner de coup de pouce au salaire minimum au-delà de son augmentation mécanique.
Une augmentation mécanique qui devait conduire, selon ses calculs, à "une hausse autour de 1,4% (...), soit au-dessus de l'inflation attendue (proche de 1%)".
Chaque 1er janvier, le Smic est en effet indexé à l'inflation constatée pour les 20% de ménages les plus pauvres. Il est revalorisé de la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier et employé.
Cette augmentation mécanique s'avère finalement plus faible que les projections des experts, à 1,18%.
"Compte tenu du ralentissement du marché du travail, du niveau élevé du Smic par rapport au salaire médian et du coût très important des exonérations" de charges patronales sur les bas salaires, les experts recommandaient de "ne pas aller au-delà de la revalorisation automatique prévue par le Code du travail".
Au-delà de cette évolution mécanique, le gouvernement peut choisir de donner un coup de pouce, mais le dernier remonte à juillet 2012, au lendemain de l'élection de François Hollande à l'Elysée.
Au 1er novembre 2024, environ 2,2 millions de salariés du secteur privé étaient rémunérés au Smic, soit 12,4% d'entre eux, selon les données du ministère du Travail.
O.Criscione--LDdC